Un chiffre, c'est mieux que rien
Où je trouve une parabole sur l'obsession des chiffres en amour et dans le logiciel
Je lisais un article ce week-end (celui ci, payant), qui m'a évoqué quelque chose.
Cet article parle des gens qui essayent d'optimiser leur vie amoureuse à coups de tableur Excel.
Petit extrait savoureux :
Cet utilisateur a entré dans le tableur une liste de 15 critères classés en fonction de ses goûts et de ses besoins. Un exercice > hautement subjectif, soit dit en passant. Et lorsque la journaliste de The Economist le lui fait remarquer, sa réponse est sans > appel :
“Une estimation chiffrée sera toujours mieux que rien.”
Je croise cette idée très souvent, y compris (et surtout) dans le cadre professionnel. J'ai régulièrement entendu très exactement cette phrase sur un sujet logiciel (je vous laisse deviner...)
Je la trouve dangereuse. Cette obsession pseudoscientifique des chiffres sert essentiellement à se rassurer à coups de rationalité discount. Il est dangereux de manier les chiffres, les datas, les métriques, sans avoir des cadres conceptuels, des modèles prédictifs, des cadres d'interprétations bien définis. Un chiffre n'est rien, n'a aucune signification.
Nous avons d'autant plus tendance à leur attribuer trop d'importance dans le logiciel parce que c'est une discipline technique, voire qui semble scientifique.
Parfois, il vaut mieux aucun chiffre qu'un chiffre arbitraire.
Je vous laisse apprécier la suite :
Jacob, c’est le nom de ce fondu d’Excel, évalue ses rencontres en mettant une note pour chaque critère puis le multiplie par un coefficient spécifique, ensuite, il les additionne et obtient une note finale de 0 à 10. Un chiffre qu’il juge fiable, car il élimine de l’équation les émotions et autres faiblesses de l’amour. Mais au bout du compte, il a eu beau faire appel à toutes les fonctionnalités d’Excel, Jacob n’a pas réussi à départager les deux femmes les mieux notées.
C'est une parabole 😇